Hier soir, France 2 a diffusé dans un reportage sur un nouveau protocole visant à aider des patients à mieux gérer leur stress post-traumatique après un événement traumatisant. L’essai clinique, baptisé "Paris: mémoire vive", surprend par sa simplicité: avaler un comprimé de propanolol avant de raconter le même souvenir traumatisant et répéter l’opération six fois. En France, 117 personnes ont participé à cet essai clinique, dont plusieurs victimes des attentats de Paris et Nice.
Sommaire
- En quoi consiste le protocole “Paris : mémoire vive” ?
- Comment agit le propanolol ?
- Le traitement peut-il effacer les souvenirs ?
Pouvoir raconter un souvenir traumatisant sans craquer serait possible grâce à un traitement inédit testé sur plus de 100 personnes en France victimes de
stress post-traumatique. Après les attentats de Paris en novembre 2015 et de Nice en juillet 2016, plusieurs hôpitaux français ont décidé de mettre en place un protocole nouveau et rapide coordonné par le Pr Alain Brunet, spécialiste du traumatisme à l’Université McGill de Montréal et le Pr Millet, psychiatre à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
En quoi consiste le protocole “Paris : mémoire vive” ?Le protocole s’étend sur six séances. A chaque séance, le patient souffrant de stress post-traumatique est invité à avaler un comprimé de
propanolol avant de lire à voix haute l’événement traumatisant qui le hante et qu’il a lui-même écrit sur une feuille. Il doit également répondre à un questionnaire mesurant le niveau de son stress post-traumatique grâce à un score. L’expérience se déroule dans un hôpital et une équipe médicale encadre le patient.Au fur et à mesure des séances, le score doit normalement baisser, indiquant que les émotions associées à l’événement s’effacent peu à peu. Le souvenir reste mais il ne déclenche plus stress et angoisse chez la personne.Comment agit le propanolol ?Comment est-ce possible ? Le propanolol, un médicament bêtabloquant généralement prescrit pour traiter l’hypertension, aurait également un
effet sur les peurs associées aux mauvais souvenirs. “Il a la propriété de bloquer certaines protéines du cerveau qui aident un souvenir émotionnel, les sensations associées à un événement précis, à se matérialiser”, explique le Pr Brunet dans le reportage diffusé dans Envoyé Spécial.Suivis pendant plusieurs mois, Lou (témoin de l’attentat du Bataclan), Max (témoin de la fusillade sur la terrasse du bar La Bonne Bière) et Emmanuelle (témoin de l’attentat de Nice) n’ont pas tous répondu de la même façon à l’essai clinique. Si Emmanuelle et Max ont vu une nette amélioration de leur état psychologique (plus de cauchemars, plus de peur au moment de se rendre dans un endroit public…), le traitement n’a en revanche pas fonctionné sur Lou, encore très affectée par ce qu’elle a vécu.
Le traitement peut-il effacer les souvenirs ?Cette question éthique peut se poser. Mais le Pr Brunet assure que ce protocole n’agit que sur les émotions associées à un souvenir précis et non pas sur le souvenir. Aucun souvenir n’est donc effacé et le traitement vise uniquement l’événement traumatisant.Click Here: brisbane lions guernsey 2019