Le Pape François n’a décidément pas l’attitude d’un locataire typique du Vatican. Après avoir affiché une ligne progressiste à propos de nombreux sujets sensibles, il appelle aujourd’hui ses prêtres à pardonner l’avortement. Du jamais vu du côté du Saint-Siège.
Jusqu’où ira-t-il comme cela? Voilà ce que se demandent les croyants et le clergé en découvrant depuis deux ans toutes les petites avancées que le pape François tente d’apporter à son Eglise. Et à en croire les dernières déclarations en date du souverain pontife, François est encore loin d’avoir dit son dernier mot. Ce mardi, il a une nouvelle fois fait trembler les bases de l’institution en appelant au pardon de l’avortement.
Jamais dans l’histoire de l’Eglise, un souverain pontife n’avait osé prendre pareille position. Dans une lettre ouverte, envoyée mardi 1er septembre, le pape François a appelé tous les prêtres de son Eglise à accorder le pardon aux catholiques ayant avorté, ou provoqué l’avortement, rapporte Le Monde. « Beaucoup de femmes considèrent ne pas avoir d’autres voies à parcourir. Je pense à toutes celles qui ont eu recours à l’avortement. Je connais bien les conditionnements qui les ont conduites à cette décision. Je sais qu’il s’agit d’un drame existentiel et moral. »
La seule condition au pardon? Que la personne soit réellement repentante. Cela rappelle que malgré ses vues progressistes, François est avant tout le chef de file d’une Eglise qui considère encore l’avortement comme un pêché si grave que ceux qui le pratiquent ou le facilitent sont habituellement punis d’excommunication. Sa décision de donner une chance aux « pêcheurs » est en tout cas historique et témoigne d’un nouveau pas en avant de la part du souverain argentin.
S’il bénéficie d’un soutien populaire massif, le pape François commence également à faire grincer des dents chez les conservateurs. Rappelons que depuis sa prise de fonction, le souverain pontife n’a pas hésité à excommunier les membres d’organisations mafieuses, à critiquer l’influence et le comportement de multinationales dans les pays en voie de développement, à lancer une chasse massive aux pédophiles présumément cachés dans les rangs de l’Eglise et à militer contre le réchauffement climatique. Pas franchement la feuille de route d’un pape. Alors, n’est-ce ici qu’une façade destinée à rallier de plus en plus de nouveaux croyants à son Eglise, tout en cachant un agenda ou une vision bien plus dogmatique, ou est-ce là une véritable volonté de faire évoluer l’institution et ses croyants avec elle? L’histoire le dira.
Crédits photos : Pacific Press/Getty
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