Un homme de 76 ans souffre d’un cancer de la vessie à une stade avancé mais ne peut recevoir le médicament dont il a besoin, son prix n’ayant pas été fixé par les autorités sanitaires. Son médecin, le docteur Jérôme Barrière, se bat pour faire bouger les choses, mais déplore une “impasse thérapeutique”.
“Sa maladie évolue, sa vie est en danger”, alerte le docteur Jérôme Barrière, oncologue à Cagnes-sur-mer, sur le cas de son patient. René, âgé de 76 ans, souffre d’un
cancer de la vessie à un stade avancé. Mais sa maladie ne peut être soignée, car le prix du seul médicament qui pourrait lui sauver la vie n’a pas encore été fixé par les autorités sanitaires.
L’efficacité du traitement contestéeCe médicament, c’est le
pembrolizumab. Indiqué dans le traitement du
cancer du poumon métastatique, cette
immunothérapie a également reçu une autorisation de mise sur le marché (AMM) dans le cas du
cancer de la vessie avec métastases en 2017. Mais les choses coincent au niveau de la Commission de la Transparence, qui se charge d’examiner les dossiers de demandes de remboursement des médicaments émises par les entreprises pharmaceutiques.En effet, “la Commission estime que le service rendu par rapport à une
chimiothérapie est mineur”, explique le Dr Barrière. “Mais elle conclut dans le même temps qu’il n’est pas envisageable de traiter un patient ayant un cancer de la vessie localement avancé ou métastatique sans disposer du pembrolizumab !” Par ailleurs, René ne peut plus être traité par chimiothérapie, n’ayant plus assez de plaquettes dans le sang après avoir développé un
syndrome myélodysplasique suite à une première chimiothérapie. Sinon, “ça le tuerait”, affirme l’oncologue. “Seul le pembrolizumab peut encore le sauver. Il n’y a pas d’alternative à cette immunothérapie.”Le coût du médicament sans remboursement trop élevé pour les hôpitauxSi légalement la molécule peut être utilisée puisqu’elle a reçu l’AMM, faute de prix, elle ne peut pas être remboursée par l’Assurance Maladie. Un véritable problème pour les hôpitaux, quand on sait que le coût du traitement est estimé à plus de 70 000 euros par an.Depuis trois semaines, le docteur Jérôme Barrière se bat pour faire bouger les choses, mais se heurte à une “impasse thérapeutique”. “Au siège de la CNAM (Caisse Nationale de l’Assurance Maladie), on m’a répondu : ‘vous avez raison. Mais, sans arrêté de prise en charge, pas de remboursement possible.’ La DGOS (direction générale de l’offre de soins) m’a fait une réponse similaire : l’État ne prend pas en charge ces situations.” Quant aux laboratoires pharmaceutiques, “compte tenu de l’obtention de l’AMM ils ne peuvent donner le produit à titre compassionnel !”Une situation qui n’est pas un cas isolé. “Alors que nous disposons de plus en plus de molécules efficaces contre des cancers graves, nous peinons à les mettre en œuvre, faute de financement”, remarque le Dr Barrière. “Ne pourrait-on pas avoir une procédure de remboursement accélérée, une fois les AMM accordées !“ Mais dans le cas urgent de René, le médecin souhaite saisir le tribunal administratif afin de réclamer un “financement exceptionnel pour une situation exceptionnelle“.Click Here: cheap nsw blues jersey