L'alcoolisme réduit la mémoire

Boire pour oublier ? Avec pour risque la survenue de réels troubles de la mémoire ! Une équipe française vient de montrer que tous les autres patients alcooliques présentent des troubles plus ou moins graves des différentes composantes de la mémoire
Si on estimait jusqu’alors que seuls les patients alcooliques présentant un syndrome de Korsakoff avaient des pertes de mémoire significatives, une équipe du laboratoire “Neuropsychologie cognitive et neuroanatomie fonctionnelle de la mémoire humaine“ vient de montrer que les autres patients alcooliques présentent également des troubles plus ou moins graves des différentes composantes de la mémoire.
On considérait jusqu’à présent que l’alcoolisation chronique ne présentait d’effet toxique sur la mémoire que dans le cadre d’un syndrome amnésique sévère, dit syndrome de Korsakoff. Ce syndrome, particulièrement handicapant, ne touche heureusement qu’une faible proportion de patients alcooliques et survient principalement en cas d’association avec une importante carence en une vitamine, la thiamine.

Mais une équipe du laboratoire “Neuropsychologie cognitive et neuroanatomie fonctionnelle de la mémoire humaine“ de Caen vient de montrer que les patients alcooliques, qu’ils présentent un syndrome de Korsakoff ou non, ont des troubles similaires de la mémoire, à différents degrés. Il s’agit à la fois de perturbations de la mémoire épisodique (celle qui permet de se remémorer des événements, de se projeter dans l’avenir) et de la mémoire de travail (qui permet, par exemple, de se souvenir d’un numéro de téléphone juste après l’avoir regardé). La seule différence observée chez les patients Korsakoff est un déficit plus sévère de la mémoire épisodique.
“A la lumière de ces résultats, il apparaît essentiel de réexaminer la théorie de la continuité des effets de l’alcool sur la cognition, proposée au début des années 70, puis abandonnée“ explique Anne-Lise Pitel. “Nos travaux suggèrent aujourd’hui qu’il existe bien une progression régulière des atteintes mnésiques des patients alcooliques, mais indépendante des modalités de consommation d’alcool (quantité, durée, âge de début…). Le degré d’atteinte est probablement lié à une susceptibilité individuelle, peut-être génétiquement déterminée, aux effets de l’alcool sur le cerveau“.
Sachant qu’en France deux millions de personnes sont alcoolo-dépendantes, les chercheurs estiment indispensable la mise en place d’une évaluation neuropsychologique systématique des patients alcooliques.Source : Communiqué de l’Inserm – mai 2008Click Here: gws giants guernsey 2019

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