Un bébé qui tousse, respire mal et dont la poitrine siffle : la bronchiolite est la hantise des jeunes parents. Pour mieux la traiter, de nouvelles directives officielles sont aujourd’hui rendues publiques par la Haute autorité de Santé (HAS) et le Conseil National Professionnel de Pédiatrie (CNPP) et ne recommandent plus la kiné respiratoire, pourtant largement pratiquée.
Sommaire
- La fin de la kiné respiratoire ?
- Pas d’hospitalisation systématique
- Lavage du nez et surveillance active des parents
La
bronchiolite (broncho-alvéolite) est l’infection aiguë des voies respiratoires inférieures basses (plus exactement, des bronchioles) chez l’enfant de moins de 2 ans. Cette maladie touche surtout le nourrisson de moins de 6 mois. Certains enfants présentent des récidives fréquentes. L’étiologie est virale dans la plupart des cas (virus respiratoire syncitial) mais peut être bactérienne (Hemophilus influenzæ etc…) ou encore parasitaire. Très contagieuse, elle donne lui à des
épidémies en automne-hiver. Les principaux symptômes : une toux et des difficultés de respiration, qui devient rapide et sifflante. Selon la HAS, la ” phase aiguë dure en moyenne 10 jours, dont les deux premiers nécessitent une attention accrue“.Les bronchiolites sont devenues depuis quelques années un problème de santé publique qui touche environ 30 % des bébés de moins de 2 ans (soit 480 000 cas). Si la maladie semble impressionnante, elle est le plus souvent bénigne. Le traitement est le plus souvent symptomatique et repose sur le
dégagement du nez et du pharynx (désobstruction rhinopharyngée) à l’aide de sérum physiologique, l’hydratation, la préservation de la quantité d’alimentation en fractionnant les doses. Jusqu’à présent, la bronchiolite était aussi très souvent prise en charge via des séances de
kinésithérapie respiratoire. Des manipulations souvent impressionnantes, censées aider le bébé à mieux respirer en évacuant les sécrétions qui le gênent. La fin de la kiné respiratoire ?Il faut “sortir de l’idée selon laquelle bronchiolite = kiné“, explique le pédiatre Christophe Marguet, qui a participé à la rédaction des nouvelles recommandations de la Haute autorité de santé (HAS).Les nouvelles directives, qui concernent uniquement les bébés de moins de 12 mois, ne recommandent pas la kiné respiratoire. Car selon la HAS, les études n’ont pas apporté de preuve scientifique de son efficacité contre la bronchiolite. Mais la kiné ne figurait pas non plus dans les précédentes recommandations, qui dataient de 2000. Ce qui ne l’a pas empêchée d’être massivement prescrite.”On est dans des habitudes“, juge le Pr Pierre-Louis Druais, de la HAS.”Nous sommes le seul pays avec la Belgique où la kiné est faite de façon large dans les cas de bronchiolite“, renchérit la Pr Le Guludec,qui ajoute qu’il existe toutefois ,”des cas particuliers où cela peut être utile, par exemple chez des enfants handicapés“.Le débat sur la kiné respiratoire n’est pas nouveau. En 2012, la revue Prescrire avait jugé qu’elle n’était pas efficace contre la bronchiolite, ce qui avait provoqué les protestations des kinés. Et le désaccord est toujours fort car, au sein du groupe de travail, 4 membres sur 18 ont désapprouvé la version définitiveCes recommandations “ne veulent pas dire qu’on diminue le rôle des kinés“, veut rassurer la Pr Le Guludec. “Ce rôle peut se modifier” et devenir “un rôle de surveillance, de suivi“, via notamment les Réseaux bronchiolites, structures mises en place en période d’épidémie.Par ailleurs, le traitement médicamenteux n’est pas non plus recommandé, qu’il s’agisse des bronchodilatateurs comme la Ventoline, de l’adrénaline ou du sérum hypertonique. Les antibiotiques doivent quant à eux être réservés aux “cas rares de surinfection bactérienne“. Enfin, la HAS et le CNPP rappellent que les sirops antitussifs et les fluidifiants bronchiques sont contre-indiqués.Pas d’hospitalisation systématiqueLa principale nouveauté des recommandations est de classer les cas selon trois niveaux de gravité, pour que les médecins puissent mieux orienter les petits patients et éviter les hospitalisations systématiques.Les formes légères ne nécessitent pas d’hospitalisation, les formes modérées peuvent y aboutir au cas par cas et les formes graves sont dirigées d’emblée vers l’hôpital.Actuellement, 2 à 3% des nourrissons de moins d’un an sont hospitalisés pour une bronchiolite chaque année, estime l’agence sanitaire Santé publique France.
Lavage du nez et surveillance active des parentsDe manière générale, les nouvelles recommandations basent la prise en charge sur “le lavage de nez régulier et la surveillance des signes d’aggravation“.Le lavage de nez est nécessaire pour que les bébés respirent car ils sont incapables de se moucher tout seuls. Pour évacuer la morve, il faut vider une dosette de sérum physiologique dans la narine du nourrisson couché sur le côté. Facile à dire mais pas forcément à faire sur un bébé qui se débat, comme l’ont expérimenté les jeunes parents.Ce geste “les angoisse:
il y a une technique, et il est important que les professionnels de santé la leur apprennent“, souligne le Pr Druais, qui estime que les kinés ont leur rôle à jouer dans cette formation.
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