Plus de 2220 cas de ruptures de prothèses ont été rapportés par des femmes porteuses d’implants Poly implant prothèse (PIP) au 31 mars dernier, soit 241 cas supplémentaires par rapport à février. Des incidents qui surviennent dans près de la moitié des cas sur des implants de moins de 5ans.
Près de 4000 femmes porteuses de prothèses PIP ont été explantées préventivement à la fin mars 2012.
Le 18 avril, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) rapporte qu’au 31 mars 2012, 2 227 ruptures sur des implants PIP ont été déclarées, soit 241 de plus qu’en février 2012. “Le repérage de ces ruptures est favorisé par la sensibilisation des professionnels de santé et des patientes à la pratique de l’échographie (recommandations 2010 et 2011)“ précise le communiqué. Ce bilan intervient alors qu’une
étude anglaise estime que le taux de rupture de ces prothèses doit être revu à la hausse.Comme lors des bilans des mois précédents, les ruptures surviennent sur des implants récents, témoignant ainsi du caractère frauduleux de ces produits. “Ce nombre élevé de ruptures confirme les défauts documentés des prothèses PIP d’autant qu’elles surviennent de façon anormalement précoce : pour 43 % d’entre elles, moins de 5 ans après la pose des implants PIP“ (et 81 % dans un délai de moins de 8 ans). 2254 réactions inflammatoires sur prothèses ont été déclarées à l’agence dont 1 626 n’étaient pas associée à des ruptures. Au total, 45 cas d’adénocarcinomes mammaires ont été déclarés à l’agence chez des femmes porteuses de prothèses PIP, des chiffres qui selon l’Afssaps ne remettent pas en cause
l’avis de l’Institut National du Cancer de décembre 2011, qui estimait alors que “les données disponibles aujourd’hui permettent de conclure à l’absence de sur-risque d’adénocarcinome mammaire chez les femmes porteuses d’implants en comparaison avec la population générale. Il n’existe pas de donnée à ce jour pour conclure à un sur-risque d’adénocarcinome mammaire spécifique à la prothèse PIP en comparaison aux autres implants“.Le 23 décembre 2011, le Ministère de la Santé a recommandé l’explantation préventive des prothèses PIP (pas seulement celles victimes de rupture). Au 31 mars, 3 935 femmes y ont eu recours, soit 904 de plus qu’à la fin février 2012 (parmi elles, les prothèses ont été retrouvées intactes dans 81 % des cas). Néanmoins, l’Afssaps précise que “L’explantation préventive des prothèses PIP est d’autant plus recommandée que dans 19 % des cas, on retrouve un défaut de la prothèse qui n’avait pas engendré de symptôme clinique“.David BêmeSources :Mise à jour de la synthèse des données d’incidents déclarés chez les femmes porteuses d’implants PIP au 31 mars 2012 – 18 avril 2012Synthèse des signalements de matériovigilance transmis à l’afssaps à fin mars 2012 (
document accessible en ligne)Photo : BEBERT BRUNO/SIPA