Hyperactif ? Passez aux ondes alpha !

Dans une société qui nous encourage à faire sans cesse mille choses à la fois en un minimum de temps, l’hyperactivité menace ! Le point sur les symptômes de ce trouble du comportement, ses conséquences et les pistes pour lever le pied avec Nathalie Bergeron-Duval, sophrologue et consultante en entreprise.

Le téléphone portable et l’accès au mail illimité, entre autres, ont révolutionné nos modes de vie. Nous concentrer sur une seule tâche, voire ne rien faire, est devenu très difficile. Si autrefois, la tentation de l’hyperactivité touchait essentiellement la sphère professionnelle, aujourd’hui, elle s’invite dans notre vie privée aussi. Tout nous incite à devenir multitâches, et à nous comporter de manière hyperactive.
Reconnaître l’hyperactivité
Avoir la capacité d’être hyperactif peut paraître valorisant. Il n’en est rien. “C’est en réalité un trouble du comportement repérable à différents signes, très spécifiques“ affirme la sophrologue Nathalie Bergeron-Duval. Vous pouvez éprouver le besoin de toujours faire quelque chose, sinon vous avez l’impression de perdre votre temps. Il vous arrive fréquemment de couper la parole à vos interlocuteurs. Agité, vous avez peut-être du mal à vous concentrer. Impulsif, vous détestez attendre votre tour dans une file d’attente qui vous paraît toujours trop longue. Vous pouvez ressentir des démangeaisons dans les extrémités, les mains ou les pieds. Quand vous êtes devant votre télé, vous aimez zapper. Et le sommeil semble vous fuir.
Décodage et méfaits
Les personnes hyperactives sont davantage dans “le faire“, plus que dans “l’être“, explique Nathalie Bergeron-Duval. Une phrase qui de prime abord peut paraître banale, mais qui résume bien toute leur difficulté à se poser.
Vu de l’extérieur, ils peuvent paraître très dynamiques, les hyperactifs sont souvent très agités, et donc quasi-obligés de mener des tas d’actions physiques. Cette hyperactivité camoufle en fait un manque de confiance en eux et un certain mal être qui menacent d’apparaître à la moindre pause.
Etre actif est donc leur seule mode d’existence, se poser est problématique. A la longue ce comportement agit défavorablement sur le système nerveux, avec des accès d’irritabilité à la clé et un état d’épuisement souvent latent.
Et si vous passiez en “mode alpha“ ?
“S’entraîner à passer en ondes alpha régulièrement dans la journée, peut réguler l’hyper activité“ affirme la sophrologue.
Notre cerveau est parcouru d’ondes électriques de différentes natures. Lorsque nous sommes à l’état de veille normal, en train de travailler par exemple, ces ondes adoptent un rythme rapide appelé “Bêta“. Lorsque nous nous relaxons, les ondes cérébrales ralentissent et passent à une fréquence dite “Alpha“.
C’est en adoptant de façon volontaire cette fréquence que les hyperactifs vont pouvoir accéder à l’état de détente et du fameux “non faire“ qui leur est difficile. Un état qui s’accompagne d’une production d’endorphines (d’hormones du bonheur), et d’un rééquilibrage du système nerveux sympathique et parasympathique, nécessaire pour décélérer.
Comment s’y prendre ?
Avec un peu d’entraînement, passer en ondes alpha n’est pas si compliqué. “L’essentiel est de parvenir à créer des mini-pauses, tout au long de la journée qui vont permettre de sortir du conditionnement de l’action“ explique Nathalie Bergeron-Duval.
La relaxation dynamique : des exercices simples consistent à prendre conscience de la différence entre les tensions et la détente, volontairement. Basée sur les principes de relaxation progressive, chère à Jacobson, cette pratique consiste à serrer les poings et à les relâcher, à contracter les muscles de ses cuisses et à les relâcher, etc. Pratiqués régulièrement, ces petits exercices informent le corps de la possibilité d’un état de relâchement.
La respiration : respirer est un des meilleurs outils pour débrancher le mental et revenir aux sensations. Il suffit de porter son attention sur l’air au bord de ses narines, et sur le va-et-vient entre ces dernières et la cage thoracique, ou le ventre. L’astuce : revenir au centre au lieu d’être happé par l’extérieur et sa frénésie.
La visualisation : fermez les yeux quelques minutes et ne pensez plus à rien, laissez venir une image agréable que vous avez déjà vécue (par exemple une promenade seul sur la plage, en forêt). Il s’agit ici d’opérer un retour au corps et à une sensation agréable (chaud, calme). Objectif : sentir au lieu d’agir.
Vous recentrer permet également de mieux percevoir votre niveau de fatigue et d’en tenir compte. Rapidement, vous vous apercevrez que faire des pauses régulières vous ressource et donc vous tonifie au lieu de vous “ramollir“, comme vous le craignez. Vous serez plus efficace, davantage dans le plaisir et plus “posé“. Par ailleurs, la sérénité et le calme qu’apporte cette pratique renforce la confiance en soi.
Les nouvelles sensations corporelles font de lui un nouvel allié sur qui vous pouvez vous appuyer au lieu de lui mener la vie dure, et de vous surmener. Enfin, l’accès aux ondes alpha permet de lâcher prise à la fois mentalement et physiquement, ce qui va vous ouvrir la voie d’un sommeil plus réparateur.
Catherine MaillardSource : interview de Nathalie Bergeron-Duval, mars 2009
Pour aller plus loin :
– “Les cartes de la détente/minute“, Ed Courrier du livre, de Nathalie Bergeron-Duval et Géraldine Lemoine- “Décompressez !“ 2 CD de relaxation guidée par Sylvie Roucoules, ed. Audiolib- Les cabines Vistabulle. Pour passer en ondes alpha plus facilement, l’espace Vistabulle propose une expérience polysensorielle qui favorise l’état de détente. Musique, odeur, fauteuil de massage, vision d’un ciel bleu… 30mn : 25 euroswww.vistabulle.com

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