En l’absence de risque particulier de cancer du sein, les femmes peuvent attendre d’avoir 50 ans pour faire une mammographie tous les deux ans. Cette stratégie de prévention du cancer du sein a été jugée optimale par un groupe fédéral d’experts américains, dont les recommandations ont été publiées lundi dans la revue Annals of Internal Medicine.
Une mammographie tous les 2 ans entre 50 et 74 ans est le meilleur dépistage pour les femmes à risque moyen de cancer du sein.
Des recommandations américaines identiques aux recommandations françaises“Une
mammographie tous les deux ans pour des femmes de 50 à 74 ans présentant un risque moyen procure le meilleur équilibre entre les bienfaits et les dangers du
dépistage du cancer du sein“ Le réaliser plus souvent ou plus tôt chez ces femmes, expose à un risque de surdiagnostic et donc à des biopsies voire à des traitements inutiles. De plus, le dépistage précoce ou plus fréquent n’évite qu’un très petit nombre de décès, explique l’U.S. Preventive Services Task Force.Le groupe d’experts a publié le 12 janvier 2016, ses nouvelles recommandations dans
un numéro spécial de la revue Annals of Internal Medicine. Les dernières recommandations fédérales de dépistage s’appuient sur les conclusions unanimes de six groupes de recherche indépendants. Elles sont similaires à celles émises en 2009, avec peu de nouveautés.Ces recommandations américaines pour les femmes ne présentant pas de risque particulier sont identiques à celles de la Haute Autorité de Santé émises en 2014. Elles prennent en compte de nouvelles données provenant des mammographies numériques et de traitements plus avancés de la maladie.Peu de nouveautés dans ces recommandationsPeu de nouveautés sont incluses dans ces recommandations 2016. Parmi elles, les experts laissent aux femmes plus jeunes la décision de faire une mammographie après consultation avec leur médecin.Une autre nouveauté adopté : la préconisation émise en octobre dernier par l’American Cancer Society (ACS) qui recommande que les femmes à risque modéré de développer un
cancer du sein attendent 45 ans avant de faire une mammographie annuelle. Auparavant, elle préconisait de commencer à 40 ans.L’ACS estime désormais que réaliser cet examen tous les deux ans est suffisant au-delà de 54 ans si les femmes sont en bonne santé avec une espérance de vie d’au moins dix ans. Enfin, chez les femmes présentant des comorbidités modérées à sévères, les mammographies de dépistage peuvent être arrêtées entre 66 et 68 ans.Prendre en compte des facteurs de risqueMais le docteur Jeanne Mandelblatt, du Centre du cancer de la faculté de médecine de Georgetown à Washington, s’est toutefois montrée prudente. “Il est important de se souvenir que toutes les femmes n’ont pas un risque moyen de cancer du sein“ et que les prédispositions génétiques familiales et d’autres facteurs doivent être pris en compte, a précisé celle qui a contribué à l’étude fédérale dans le cadre du Breast Cancer Surveillance Consortium. “L’essentiel est que la mammographie sauve des vies“, a ajouté la cancérologue dans un communiqué.Selon l’experte, l’âge pour commencer à faire une mammographie et la fréquence de cet examen “est une décision personnelle“ car “il n’existe aucune formule pouvant fournir une réponse“.En France, la Haute Autorité de Santé a défini une
stratégie de prévention particulière pour ces femmes à risqueSept décès évités pour 1 000 femmesPour élaborer ces recommandations, les chercheurs ont utilisé six modèles de simulation informatique, analysant 8 stratégies de dépistage du cancer du sein pour des femmes présentant un risque de cancer mammaire jugé moyen. Ils ont ainsi examiné une mammographie commençant à différents âges (40, 45 ou 50 ans) et à une fréquence d’un ou deux ans en s’appuyant sur des données nationales d’incidence de cancer du sein, des risques, des types de mammographie, de l’efficacité des traitements et du risque de mortalité d’autres maladies.Une mammographie tous les deux ans entre 50 et 74 ans réduit le risque de mortalité par cancer du sein de 26% (7 décès pour mille femmes), ont-ils déterminé. Commencer ce dépistage à 40 ans tous les deux ans permet d’éviter un décès de plus pour mille femmes mais entraîne nettement plus de faux positifs et de traitements inutiles.En France, la HAS a été saisie en 2014 pour évaluer l’intérêt d’une extension du dépistage organisé du cancer du sein chez les femmes jeunes, de 40 à 49 ans, ainsi que chez les plus âgées, après 75 ans. A ce jour, aucune nouvelles recommandations n’a été publiée.Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde. Aux Etats-Unis, environ 230 000 femmes devraient avoir un tel diagnostic en 2015. C’est la deuxième cause de mortalité par cancer chez les Américaines après celui du poumon. Même si la mortalité résultant du cancer du sein diminue régulièrement depuis 1990, grâce surtout à une détection plus précoce et aux traitements, la mortalité par cancer du sein reste importante.Avec AFP/RelaxnewsSource : Mandelblatt JS, Stout NK, Scechter CB, van den Broek JJ et al. Collaborative modeling of the benefits and harms associated with different U.S. breast cancer screening strategies. Annals of Internal Medicine 2016. Doi: 10.7326/M15-1536 (
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