Capitaine Marleau : qui est Josée Dayan, la réalisatrice à qui l’on doit cette série ?

Derrière le Capitaine Marleau, série qui cartonne sur France 3, une femme : Josée Dayan. Le Comte de Monte-Cristo, avec Gérard Depardieu et ses 13 millions de télespectateurs, il y a quasi 20 ans, c’était déjà elle. Focus sur un personnage qui échappe à toutes les étiquettes et qui se drogue à une seule chose : les acteurs.

Josée Dayan, la réalisatrice de Capitaine Marleau, c’est d’abord un physique, baraqué. C’est aussi un parler vrai qui parfois terrorise. C’est également un poids lourd de la télé qui affiche des millions de téléspectateurs au compteur. Mais derrière cette apparence de bulldozer, c’est une sensibilité à fleur de peau, une mordue d’Opéra et une véritable midinette qui fond devant les acteurs qu’elle aime par dessus tout. Sa maison de production s’appelle Passion Films. Tout est dit.

  • Surnommée « Mon petit Balzac » par sa mère”
    Josée Dayan grandit à Alger où sa mère tient une pharmacie, mais nait à Toulouse, alors que son père, au physique de Joseph Kessel, chanteur d’Opéra, chante dans Carmen au Capitole. C’est d’ailleurs en référence à Don José qu’il décide de baptiser sa fille Josée. Si sa mère la surnomme son « petit Balzac » ce n’est pas parce que Josée a toujours le nez dans les livres, mais bien parce que le physique petit et rond de l’écrivain lui rappelle sa fille, ainsi que son caractère fougueux.
  • Une grand-mère napolitaine qui lui donne le virus du cinéma
    Sa grand-mère tient deux cinémas à Alger. Pendant la guerre, craignant les bombes pendant les séances, elle organise des projections privées pour sa petite-fille. Dès l’âge de 3–4 ans, elle engloutit des séries B, des westerns. Se passionne pour Quand passent les cigognes… C’est donc tout naturellement qu’en 1962, quand elle débarque à Paris, elle s’inscrit à l’Institut des Hautes Etudes Cinématographiques (aujourd’hui la Fémis), passe ses soirées à la Cinémathèque, et tombe amoureuse de la Jeanne Moreau de Louis Malle et autres Truffaut qu’elle se promet un jour de diriger -ce qu’elle fera.
  • Cigares et grosses bagnoles
    Pendant des années elle fume des havanes Double Corona, de véritables barreaux de chaises ! Elle arrête en 2000. Puis reprend. Autre « addiction »: les belles cylindrées anglaises, avec une préférence pour les Jaguar. Elle achète sa première à 18 ans, à un mannequin vedette de Chanel, Marie-Hélène Arnaud. A force de tomber en panne, elle finit par l’abandonner sur une route de Bretagne. Lui préfère la Smart, pour rouler en ville. Mais en garde un modèle dans sa maison de campagne.
  • De Simone de Beauvoir à Alexandre Dumas
    Elle rêve d’adapter La femme rompue et se voit proposer par l’auteure de réaliser un documentaire sur elle. Elle finira par tourner La femme rompue – Josée Dayan ne lâche jamais ses rêves- et le documentaire. Elle sera l’assistante de Chabrol. Puis deviendra « La » grande dame de la télévision française, du jour où Gérard Depardieu la choisira pour tourner Le comte de Monte-Cristo. D’elle, on dit qu’elle « tourne plus vite que son ombre », au regard de sa boulimie de travail. A 74 ans, sa passion pour le cinéma et surtout les acteurs est intacte.
  • Sa came ? Les acteurs !
    Gérard Depardieu, mais également Jeanne Moreau (dont elle était très proche), Fanny Ardant, Catherine Deneuve, pour ne citer qu’eux, sont au générique de ses téléfilms. Depuis vingt ans, les plus grands noms du cinéma disent « Oui » à Josée Dayan pour tourner pour la télévision. Alors bien sûr on pourrait se dire qu’ils acceptent car ils savent qu’elle fait de l’audimat. Mais la vraie raison est ailleurs : Josée Dayan est amoureuse de ses acteurs. Vraiment amoureuse. Et quand on sait à quel point ces derniers ont besoin d’être aimés, on comprend combien il est doux pour eux de se laisser filmer par elle. Fidèle, elle devient leur amie. Ne les trahit jamais. Aussi, quand elle demande à Gérard Depardieu, le plus grand de tous, de faire un pilote pour une projet de série, Capitaine Marleau, avec Corinne Masiero, il accepte immédiatement. La suite, on la connait.
  • Une vie privée, mais pas secrète
    Josée Dayan aime les femmes, elle est même en couple depuis des années. Elle ne le cache pas. Mais ne se fait pas pour autant le porte drapeau d’une cause. Au magazine Têtu qui l’avait interrogée sur son homosexualité, elle avait dit l’avoir découverte vers l’âge de 18–20 ans et en avoir été très perturbée, ne sachant pas s’il était préférable de le dire ou de le taire. Elle choisira son camp : « Non pas le clamer mais ne pas l’occulter. Pour moi, occulter aurait signifié avoir honte. Et je n’avais aucune honte à être ce que j’étais. »

Crédits photos : Bestimage/ Sipa/ Abaca

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