Cannes 2014 : le palmarès et la cérémonie de clôture en images

Cannes 2014, c’est terminé ! Montée des marches, cérémonie de clôture, palmarès, conférence des lauréats… Retour en images sur cette dernière soirée de festival !

1. Xavier Dolan (prix du Jury) et son équipe pour "Mommy"
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Suzanne Clément, Xavier Dolan, Anne Dorval et Antoine Olivier Pilon
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© JACOVIDES-BORDE-MOREAU / BESTIMAGE

Extraits choisis des conférences de presse post palmarès

Nuri Bilge Ceylan, Winter Sleep – Palme d’Or du 67ème Festival de Cannes

Nuri Bilge Ceylan, réalisateur de Winter Sleep : Je me sens un peu bizarre. C’est très agréable bien entendu. J’ai reçu beaucoup de prix avant mais la Palme d’or, c’est extraordinaire. Que dire de plus ? C’est un moment merveilleux.

Quad j’ai écrit le scénario, je ne pensais pas à l’aspect commercial. J’étais comme un écrivain, en ne me préoccupant pas de la longueur. Le premier montage durait 4h30. Je l’ai ensuite raccourci. Nous avons écrit le scénario avec ma femme et à cause du récit, des personnages, nous avons opté pour un film long.

Que dire de plus ? C’est un moment merveilleux.

Ce qui me motive en général, c’est l’aspect sombre de la nature humaine et de mon âme (…) Tout est écrit dans le générique. Ce film est inspiré de plusieurs nouvelles de Tchekhov. J’avais gardé une de ses nouvelles depuis une quinzaine d’années en tête. Mais je n’avais pas assez confiance en moi pour en faire un film. Après mon dernier film, j’ai eu assez de confiance en moi pour faire le film que vous venez de voir. Cela faisait 5 ou 6 ans que j’en parlais avec ma femme et tout à coup on s’est mis à écrire sans pouvoir s’arrêter. Le scénario a changé maintes fois, le dénouement est différent mais cela reste inspiré par Tchekhov.

Le Jury : « A propos de Winter Sleep – Palme d’Or… »

Si j’avais les tripes d’être aussi honnête que Ceylan, je serais fière de moi.

Jane Campion, Présidente du Jury : Winter Sleep m’a un peu apeuré. Quand j’ai vu la durée et le résumé… On avait tous un peu peur. Mais je me suis assise, le rythme était tellement merveilleux, j’ai été embarquée par le film… J’aurais pu rester encore 2 heures. Je me suis reconnue dans tous ces personnages. C’est un film maîtrisé, autour de Tchekhov, avec beaucoup de sophistication. C’est une des nombreuses raisons de lui décerner la Palme d’Or (…) J’aime beaucoup les personnages féminins de Winter Sleep. Le personnage de la sœur, par exemple, est très complexe. Lorsqu’on décrit un idéal, on trahit la réalité. L’intérêt de ce film, c’est son honnêteté brute, sans pitié. Si j’avais les tripes d’être aussi honnête que Ceylan, je serais fière de moi.

Xavier Dolan, Mommy – Prix du Jury

Xavier Dolan, réalisateur de Mommy : Ce qu’il y a de beau de le partager avec Godard c’est que, à une époque, il a tenté de réinventer le cinéma. J’aime croire que nous sommes dans une époque où le cinéma prend un virage. Et je voudrais en faire partie (…) Le cinéma s’exprime à travers toutes les générations. On me rappelle constamment mon âge. Tout à coup, ces interrogations sont pulvérisées par le témoignage reçu par le jury.

On me rappelle constamment mon âge. Tout à coup, ces interrogations sont pulvérisées par le témoignage reçu par le jury.

Je viens du Québec, toute mon enfance j’ai entendu : redescends sur Terre, arrête de rêver en couleurs… Je pense à toutes les stars qui viennent chercher leurs prix. Moi quand j’étais petit, j’ai réalisé que je viens d’un grand endroit où on rêvait petit. Je vois dans ma génération un rêve de grandeur. Si ce prix peut inspirer les gens de chez moi à rêver, tant mieux !

Il y a 3 ans, j’ai déclaré un bon matin, imaginant que ça n’aurait aucun impact, avoir été deçu d’être retenu dans une sélection parallèle de Cannes. Je ne pourrais pas vous dire que je suis deçu ce soir (ndlr : de ne pas avoir reçu la Palme d’or). A travers son prix, le jury a reconnu ce film, l’a aimé, a voulu le célébrer. Cette récompense me touche, me flatte. Mais de manière compatible avec la démesure de mes rêves, oui, je rêve à tout. Il faut voir grand, rêver à tout. Sinon on rêve de plus en plus petit. On avait rêvé à tout et on a un prix formidable, qu’on ramène à la maison avec fierté.

Le Jury : « A propos de Mommy – Prix du Jury… »

Nicolas Winding Refn, membre du Jury : Il faut comprendre que la révolution technologique permet à tout un chacun de devenir réalisateur. Il n’y a plus de limites.

Jane Campion : Nous avons été nombreux à aimer de nombreux films. Nous avons tous aimé Mommy mais nous n’avions pas suffisamment de prix à remettre. Nous en avons donc débattu.

Jia Zhangke, membre du Jury : Ça a été une expérience agréable et douce. En tant que spectateur j’ai été très heureux de voir tous ces films. En tant que réalisateur ça a été une grande inspiration. Ce qu’il y a eu de plus passionnant a été le Prix du Jury partagé entre Xavier Dolan et Jean-Luc Godard. Ces deux metteurs en scène travaillent avec un telle passion. On la perçoit dans leurs films.

Il sait qu’il a eu un prix… mais cela ne va pas révolutionner sa vie !

Alain Sarde, Adieu au langage – Prix du Jury

Alain Sarde, producteur de Jean-Luc Godard : Il sait qu’il a eu un prix… mais cela ne va pas révolutionner sa vie ! Ni la mienne. Il faut le prendre comme un prix remis par des jeunes. Ce sont des encouragements, il faut le prendre comme ça !

Andrey Zviaguintsev, Leviathan – Prix du scénario

Andrey Zviaguintsev, réalisateur de Léviathan : La panique ! Elle arrive toujours quand on s’apprête à parler… C’est une grande joie pour moi. Il n’y a qu’une chose qui me manque ici, c’est le co-scénariste. Son absence me coûte. Je suis convaincu que lui et moi allons nous remettre au travail ensemble très vite.

Le Jury : « A propos de Leviathan – Prix du scénario… »

Jane Campion : Les membres du jury ont été très impressionnés par le style de narration de Léviathan, qui a quelque chose d’une dimension biblique. On a beaucoup aimé le scénario du film et les performances des acteurs.

Bennett Miller, Foxcatcher – Prix de la mise en scène

Bennett Miller, réalisateur de Foxcatcher : J’étais en train de déjeuner avec mon ex. Elle était au milieu d’une histoire intense. Le téléphone a sonné… A partir du moment où j’ai pensé à cette histoire jusqu’à maintenant, il s’est passé 8 ans. Et nous avons terminé le film il y a à peine 2 semaines.

Je ne veux pas faire d’autres films sans Mark Ruffalo.

J’ai d’abord contacté Steve Carell. Je savais qu’il pouvait le faire. On ne l’attend pas forcément voir tuer quelqu’un. Et c’était la même chose pour John Du Pont. Je suis allé le voir pour lui en parler. Il est resté silencieux. Et il a accepté. Cela demande du courage d’accepter un tel rôle, sachant ce qu’il va se passer, que la famille va être présente, examiner le film de près… Et ce mélange est inattendu. Et je dois aussi ajouter que je ne veux pas faire d’autres films sans Mark Ruffalo, un acteur, un homme remarquable. Steve, Channing et Mark sont 3 acteurs différents, des personnalités et des rôles différents. Les trois ensemble c’est une alchimie.

Le Jury : « A propos des Merveilles – Grand Prix du Jury… »

Jane Campion : Nous n’avons jamais débattu du genre du metteur en scène. Nous avons réagi sur la base du film.

Leila Hatami, membre du Jury : il y a eu des discussions mais jamais d’opposition. On mettait un film en question. On en parlait. On s’informait entre nous, on s’aidait à s’orienter.

Jane Campion : On vote certes. On peut en parler, débattre mais au final on ne sait pas qui a voté pour quoi. Cela se fait à bulletin secret. Et il nous faut une majorité de 5 voix pour la remise d’un prix.

Nous avons tous pensé que “Les Merveilles”’ était un film magnifique, spirituel, avec des acteurs incroyables. A la fin, j’ai pleuré.

Nicolas Winding Refn : Nous avons tous pensé qu’il s’agissait d’un film magnifique, spirituel, avec des acteurs incroyables. A la fin, j’ai pleuré. Ce film a tellement d’éléments différents que je ne peux pas dire exactement de quoi il en retourne. La fin du film est tout à fait incroyable. Une fin incroyable à laquelle je ne m’attendais pas.

Sofia Coppola, membre du Jury : C’était un film poétique. Avec des acteurs excellents. Une superbe photographie. C’était touchant. Il faudrait le revoir. Nous avons également beaucoup aimé le jeune fille. C’est la vie elle-même ! Elle nous fait vivre une expérience. Au bout d’un moment j’ai peru que ce film créait son » monde. Et j’avais l’impression d’en faire partie. L’histoire elle-même est moderne. C’est une sorte de souvenir… et j’aime le chameau ! (rires)

Timothy Spall, Mr. Turner – Meilleure interpretation masculine

Timothy Spall, l’interprète de Mr. Turner : On peut m’accuser d’être faux dans ce que je dis. Mais je suis vraiment touché par cette récompense. Merci beaucoup. Il se trouve que j’obtiens cette récompense pour Mr. Turner, mis en scène par le réalisateur pour lequel j’ai le plus de respect. Ce prix est autant pour Mike Leigh, que pour l’équipe et moi. Cette collaboration entre nous tous est la création de Mike Leigh. C’est formidable. Je suis très heureux. Très fier de ce prix.

Le Jury : « A propos du travail du jury… »

Sofia Coppola : Nous avons pensé à chaque film selon ses propres mérites, sans regarder le nom du réalisateur.

Jane Campion : Il n’y a eu aucune restriction ou limite imposée pour notre palmarès.

Gael Garcia Bernal, membre du Jury : Chaque film a une complexité, qu’elle soit politique ou sexuelle, qui touche à un aspect du spectre humain. On a débattu de tous ces aspects. On abordait ces films sous de nombreux angles, sans jamais l’isoler pour sa dimension politique.

Carole Bouquet, membre du Jury : Jane Campion cherchait toujours la « liberté » dans les films. C’est le mot clé qu’elle a insufflé au jury.

Jia Zhangke, membre du Jury : Chaque prix a été difficile pour nous.

Notre interview de Nuri Bilge Ceylan, réalisateur de “Winter Sleep”, Palme d’Or à Cannes :

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