Café : votre coeur va-t-il boire la tasse ?

Connu depuis des siècles tant pour ses qualités gustatives que stimulantes, le café peut-il se révéler dangereux pour le coeur ? Sa consommation quotidienne pourrait influer sur le risque d’infarctus. Protecteur ou délétère, mais tout dépend de vos gènes !

Les effets du café sur la santé ont été étudiés depuis plus de deux siècles ! Ses qualités stimulantes peuvent-elles se révéler problématique en cas de consommation déraisonnable ? Plusieurs études se sont penchées sur le sujet avec des résultats contradictoires.
Entre vices et vertus…
D’une part, il semble que la consommation de café puisse augmenter la concentration sanguine de cholestérol et les triglycérides, deux facteurs de risque cardiovasculaires(1,2). Mais le mode de préparation pourrait également jouer, le café filtré présentant moins de danger. S’il est démontré que le café peut augmenter la pression artérielle(3), le lien entre cette élévation temporaire et la survenue d’infarctus chez les grands consommateurs reste discuté. C’est plus son association avec d’autres facteurs de risque qui serait éviter : tabac, surpoids, hypertension, cholestérol… De récentes recherches suggèrent également que cette élévation de la tension artérielle touche surtout les consommateurs occasionnels et non les habitués du petit noir(4).
Face à cette multitude de résultats contradictoires et à la difficulté d’isoler la seule action du café, les experts recommandent simplement la modération aux patients présentant des risques cardiovasculaires(5). Mais de récentes études vont aujourd’hui jusqu’à suggérer un effet cardio-protecteur du café pour les buveurs réguliers(6). Mais au-delà de ces approches globales, cette boisson a-t-elle le même effet sur chacun d’entre nous ?
De coeurs inégaux face au café
Des chercheurs canadiens (Université de Toronto) se sont intéressés à la manière dont le café est dégradé dans l’organisme grâce à une enzyme particulière, qui existe sous deux formes selon le profil génétique du buveur(7). La première forme permet une élimination rapide de la caféine tandis que la seconde offre une dégradation plus lente. Pour savoir si les caractéristiques génétiques influaient sur les effets du café, plus de 2 000 personnes ayant survécu à un infarctus ont été recrutées et comparées à autant de personnes en bonne santé.
Au final, il apparaît que parmi les “éliminateurs lents“, les buveurs de 2 ou 3 tasses ont un risque d’infarctus multiplié par 1,36 ; dès la quatrième tasse, ce risque est multiplié par 1,64. Pour les mêmes consommations, les “éliminateurs rapides“ voient leur risque respectivement diminuer de 22 % et de 1 %.
L’âge aurait également une influence. Chez les éliminateurs lents de moins de 59 ans, la consommation d’au moins 4 tasses de café double le risque d’infarctus par rapport à ceux qui ne boivent qu’une tasse. Pour les moins de 50 ans, ce risque est quadruplé ! Chez les éliminateurs rapides de moins de 59 ans, la consommation d’une tasse par jour réduisait le risque d’infarctus de 52 %, celle de 2 à 3 tasses de 43 %.
Faut-il réduire sa consommation ?
Protecteur ou les uns, dangereux pour les autres… Puisque l’on ne peut pas deviner l’état de son métabolisme et que l’on ne va pas rechercher cette particularité chez tous les malades cardiovasculaires, les recommandations habituelles d’une consommation modérée restent valables. Même si ces résultats sont confirmés, la caféine représente certainement un risque proportionnellement moins important que les autres facteurs de risque comme le cholestérol, l’hypertension ou le tabagisme.
David Bême
1 – BMJ. 1990 Mar 3;300(6724):566-9.2 – Eur J Epidemiol. 2005;20(4):311-6.3 – J Hypertens. 2005 May;23(5):921-8.4 – Circulation. 2002 Dec 3;106(23):2935-40.
5 – Pr. François Carré, “Café et système cardiovasculaire“ ; Café et santé –
Editions Expression santé6 – Prog Cardiovasc Nurs. 2005 Spring;20(2):65-9.7 – JAMA. 2006 Mar 8;295(10):1135-41.Click Here: Cheap QLD Maroons Jersey

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