Les phtalates, composés chimiques régulièrement utilisés dans les emballages plastiques, des produits de beauté et des produits de consommation du quotidien, pourraient entraîner des arrêts prématurés de grossesse, explique une équipe de chercheurs.
Les phtalates, contenus dans certains produits de beauté pourraient entraîner des fausses couches, surtout si les femmes enceintes sont exposées à ces composés chimiques entre la 5e et la 13e semaine de grossesse.
Le risque est élevé entre la 5e et la 13e semaine de grossesseDes recherches précédentes ont déjà montré que l’exposition au long cours à certains phtalates pouvait entraîner des troubles de santé et des
fausses couches sur des animaux de laboratoire.
Cette nouvelle étude, menée auprès de 300 femmes, montre une nouvelle fois qu’il existe un lien entre certains phtalates et les fausses couches, surtout pendant la période allant de cinq à treize
semaines de grossesse.Pour mener leurs recherches, des scientifiques ont demandé des échantillons urinaires à 132 femmes ayant subi une fausse couche et à 172 autres femmes enceintes en bonne santé, toutes les participantes résidaient en Chine.Leurs données, publiées dans la revue Environmental Science & Technology, associaient de forts taux de trois phtalates à la perte du fœtus.Même si ces résultats ne sont pas suffisants et que de plus amples recherches sont nécessaires, il est tout de même conseillé aux femmes enceintes et à celles qui tentent de concevoir d’éviter :
- le diéthyle phtalate (DEP),
- le di-isobutyle phtalate (DiBP)
- le di-n-butyle phtalate (DnBP).
Un lien entre phtalates et naissance d’enfants prématurésEn 2013, une
étude menée au Women’s Hospital de Boston, aux Etats-Unis, avait associé les phtalates à la naissance d’enfants
prématurés.Les chercheurs avaient analysé les urines de 130 femmes qui avaient accouché avant leur terme pour les comparer à celles de 352 autres femmes arrivées à terme, qui servaient de groupe témoin.Les résultats ont montré un fort lien entre les naissances prématurées et l’exposition aux composants chimiques précités pendant la grossesse.Les chercheurs avaient noté que leurs résultats méritaient d’être pris au sérieux et suivis d’actions pour réduire l’exposition aux phtalates chez la femme enceinte à travers le pays.Le principal auteur de cette étude, Kelly K. Ferguson, de l’University of Michigan School of Public Health, a poursuivi ses recherches en 2014 et est arrivée à la conclusion que ces produits causaient aussi du stress oxydatif capable d’endommager l’ADN et certains lipides.Les Etats-Unis ont déjà interdit l’utilisation de six types de phtalates dans les produits et objets destinés aux enfants, mais de nombreux sont toujours ajoutés à la composition de savons, de shampooings, de revêtements de sol et de peintures.